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Institut français : Avec La Traviata, ça déménage à Alger

C’est une troupe, une fine équipe venue de Paris, qui a revisité la grandiose œuvre de Giuseppe Verdi, La Traviata. (...)

Ils s’appellent Benoit Brumer, metteur en scène et conférencier, Jonas Atlan, pianiste, Eléonore Lemaire, soprano, David Tricou, ténor et Laurent Bourdeaux, baryton. Ils ont ramené dans leurs bagages à Alger une nouvelle «pièce» opératique de la fameuse La Traviata. Le décor est planté, minimaliste.

Un piano, une ambiance feutrée, intrigante, et cinq comparses prenant place, prenant leurs marques. Et puis la scène s’irradie. Au lieu de «plomber» l’atmosphère, car l’opéra La Traviata est dramatique et tragique, Benoit, Jonas Atlan, Eléonore, David et Laurent, livrèrent, ou plutôt délivrèrent, un argument – de cet opéra –, «massue», convainquant et sortant des sentiers battus. Une Traviata hilarante ayant séduit l’assistance.

Une version 2018 désopilante

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l’auditoire est obnubilé par la performance des comparses de bonne facture, où Violetta, campée par la soprano Eléonore Lemaire, à l’épuisant jeu physique – une performance encore une fois –, ayant vraiment du «coffre», donne de la voix, clamant et réclamant son amour impossible, celui de cette roturière, voire «infrahumaine». Aussi, Benoit, Jonas, Eléonore, David et Laurent transformeront La Traviata en un spectacle interactif. Ils convieront des spectateurs à les rejoindre sur scène pour faire la fête. Où ça trinque, ça festoie, ça régale et ça pousse la chansonnette. Bref, un opéra où ça déménage à tous les étages.

L’anachronisme, le cynisme, l’humour «so british» de Benoist, le conférencier, décoincera à maintes reprises les zygomatiques à travers des effets gag faisant mouche. Et puis, cette intolérance ordinaire de cette bourgeoisie toisante et hypocrite à l’endroit de Violetta, cette «Traviata», qui ne cadre pas à la norme, cette victime expiatoire. Une Traviata 2018 désopilante et surtout émouvante. (...)

K.Smail, El Watan

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